Le blog de Nestore

L'interview Maison S x Adjamée

Nous aborderons l'histoire de ces deux marques et l'expérience de nos deux créatrices en boutique éphémère.  Celle-ci est ouverte tous les jours de 10h à 22h00, au 36 rue Etienne Marcel - courez-y!

Nestore: Qui êtes-vous? Comment se sont construites vos deux marques?

Talissa, pour Adjamée : Après avoir travaillé assez longtemps en Afrique d’où j’ai ramené des tissus – étant moi-même passionnée –, j’ai vu que ça plaisait à mes amis. J’ai décidé de tester mes produits à l’occasion de Noël, et depuis juin je suis à plein temps sur la marque.

L’idée : rechercher des textils exclusifs par leur matière ou leurs motifs, dans un certain pays, puis les rapporter et les transformer en produits comme des housses de coussin par exemple. Quand j’ai tout épuisé, je retourne dans un autre pays, et ça recommence ! Les cycles sont assez courts, car tout ce que je vends est en série limitée.

Sibylle, pour Maison S : Pour ma part, j’ai travaillé au développement produit dans le parfum pendant 8 ans, j’ai donc une certaine approche qui est utile pour lancer sa marque. J’aime aussi énormément voyager, et j’avais envie de me mettre à mon compte. Quand j’ai créé Maison S, c’était pour valoriser les savoir-faire et proposer une autre manière de consommer : des produits uniques, sur-mesure et personnalisables.

Je collabore avec des artisans partout dans le monde : en Afrique, en Inde, au Vietnam… j’essaye d’identifier les savoir-faire et expertises forts dans chaque région pour les réutiliser, en créant de nouveaux objets ou bien en vendant directement ce que je rapporte. J’ai aussi des dénicheurs qui travaillent pour moi, qui m’envoient les objets qui peuvent me plaire. Maison S, c’est donc des produits qui ont une histoire et qui sont en général uniques. Il faut donc venir vite en boutique si vous ne voulez pas rater ça !

Nestore : Comment cette collaboration est née ?

Sibylle : J’ai lancé ma marque dans cet espace de la rue Etienne Marcel, en Juin, pour tester les produits. On était 4 marques sur le pop-up, et j’y ai rencontré une amie de Talissa, qui nous a présentées. En plus, nos produits sont complémentaires, du coup ça se passe super bien.

Nestore : Quel bilan faites-vous sur cette expérience après 10 jours d'ouverture ?

Sibylle : Il y a beaucoup de passage naturel, beaucoup de gens qui rentrent ou s’arrêtent devant la vitrine, pas de temps morts, on a des super bons commentaires… Le côté éphémère intrigue les gens : les habitants du quartier viennent, me reconnaissent après être déjà venus en Juin, je suis agréablement surprise!

Pour ce qui est du retour sur investissement, c'est difficile à chiffrer, car on ne s’intéresse pas qu’aux ventes, mais aussi à la notoriété qu’on engrange par exemple.

Talissa : Pour ma part, j’avais déjà loué un local éphémère dans le XVIIe , mais moins bien placé car la localisation ne correspondait pas à ma cible – que je ne connaissais pas encore assez bien. Ce pop-up m’a permis de mieux cerner mes clients potentiels, en revoyant tous les jours le même profil rentrer dans ma boutique.

Nestore: Quelles sont vos stratégies retail futures pour Maison S et Adjamee?

Talissa :  Je réalise pas mal de transactions en B2B, et je ne pense pas que mes produits puissent vraiment se vendre en boutique, avec un autre intermédiaire. La boutique éphémère est donc, je pense, une bonne stratégie pour développer ma notoriété en B2C notamment et pour orienter ces clients sur mon site internet.

Sibylle : Je développe mon site, même si c’était difficile de réaliser un e-shop au début, car j’avais beaucoup de produits uniques. Mais maintenant que j’identifie mieux les produits qui séduisent, je peux travailler dessus, et espérer avoir un site prêt en décembre. Mais pour l’instant, j’arrive à vendre sur Instagram par MP : c’est un super moyen de comm’ pour les jeunes marques.

Tout de même , le physique est important, ne serait-ce que pour sentir la matière de mes produits. Je pense refaire des expériences éphémères, de toute façon je ne peux pas me permettre de prendre le risque d’ouvrir une boutique à plein temps. Pour avoir une boutique en propre, il faut déjà avoir une grande notoriété.  Et je préfère la liberté du pop-up, pour pouvoir tester plusieurs cibles, plusieurs quartiers, plusieurs produits… On investit un budget communication qu'on n'oserait pas mettre dans d'autres opérations, car le retour sur investissement, direct ou non, est bien plus important.

Le 36 rue Etienne Marcel, j’y suis revenue une deuxième fois car l'expérience m’avait plu et que je voulais essayer avec plus d’espace. Mais je pense en expérimenter d'autres, dans d'autres villes, rester nomade, pour coller à l’esprit de ma marque.  

Merci à Talissa et Sibylle. Vous pouvez les retrouver sur Facebook (Adjamée & Maison S), sur Instagram (Adjamée & Maison S) ou en physique, jusqu'à dimanche!

‍