©LP/Olivier Corsan
Solidarité et survie : les entreprises face au Coronavirus

Auteur : Mathieu Grandjean

30 Mars 2020

Solidarité et survie : les entreprises face au Coronavirus

La pandémie du Covid 19 affecte chacun d’entre nous. Proches malades ou simple confinement, l’inquiétude cède doucement place à la résignation. C’est pourtant l’heure de la mobilisation et de répondre à certaines questions.
L’homme est décidément un animal bien à part. Capable du jour au lendemain de minimiser un événement au péril d’une contamination dans un parc ou une soirée, il devient militant engagé pour les soignants ou vient à l’aide des agriculteurs le temps d’une récolte. À l’image de ces hommes et de ces femmes qui ont pris la mesure de l’épidémie, les entreprises ont, elles aussi, choisi de s’engager. 
Nous avons fait le tour de ces motifs d’espoir et nous nous sommes interrogés sur la suite à donner ou à espérer pour notre planète.

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Le tissu industriel se réinvente face au Covid 19

À l’heure de l'hyper sophistication et spécialisation des outils, il est amusant de voir comme de nombreuses entreprises ont su trouver des solutions pour faire face à des situations d’urgence et de pénuries.

La plus flagrante vient du manque de masques et de gel hydroalcoolique qui se fait sentir dans tous les pays et dont les fabricants sont pris d’assaut. 1083 (masques), LVMH, Guerlain, Givenchy, Boiron, Pernod Ricard (gel) et bien d’autres, ont réorganisé leurs lignes de production pour être en mesure de fournir rapidement les hôpitaux et les soignants. C’est tout le tissu industriel local qui est mobilisé pour répondre aux besoins et illustre mieux que tous les discours la nécessité absolue d’un maillage territorial et de productions locales. 

Petit Bateau coronavirus masque
Groupe Rocher (Petit bateau) s'est associé à d'autres industries pour créer des masques ©PetitBateau

Les grands retailers belges ont ainsi lancé un appel à acheter local, les grandes surfaces françaises ont annoncé ne plus vendre que des produits frais français. Des secteurs entiers doivent se réinventer pour ne pas sombrer définitivement. C’est le cas de la mode dont sept fédérations majeures ont appelé le 25 mars à l'annulation des loyers et charges pendant la période de confinement pour aller plus loin dans l’effort de solidarité.

Les entreprises s'organisent face au Coronavirus

Au-delà de la réponse solidaire, la transition numérique devient plus que jamais au coeur des enjeux des entreprises. Quand tout s’arrête, quand les marchés sont fermés, il faut pouvoir livrer. Quand les enseignes ne peuvent plus ouvrir, il faut être présent et communiquer pour anticiper la fin du confinement. Mais plus généralement, c’est le rapport aux technologies digitales qui se pose à nouveau. Comment mieux les utiliser pour être plus efficients et résilients et non comme une fin en soi. 

Les organisations prennent aussi conscience des capacités de leurs voisins. Plutôt que de chercher le meilleur prix, il est possible de se servir de ce que les autres savent faire. 3Dnatives.com, média de référence dans l’industrie 3D a ainsi lancé un appel à sa communauté pour répondre à la pénurie de matériel du CHU de Caen. En 3 jours, 6 visières sont envoyées pour validation et permettent de lancer la production grâce au Paris Saclay Hardware Accelerator. Une fois validée, la production industrielle 3D est lancée et l’initiative rejointe par de grands groupes comme Décathlon, HP, Aereco et l’Oréal. 

visières 3D natives coronavirus covid19
Visières réalisées pour le personnel soignant pour se protéger du Covid 19
©Paris Solvay Hardware Accelerator

On voit émerger un autre aspect du concept de Schumpeter. La destruction créatrice n’est plus la destruction d’une innovation au profit de nouvelles activités et de nouveaux acteurs mais la destruction d’une idée de concurrence permanente et à tous niveaux (technologique, industrielle, marketing, de recrutement…) à une idée de solidarité, entraide et d’utilisation des capacités inexploitées pour faire face à un défi supérieur.

Cette solidarité signe d’un regain de foi dans le concept de société ou un passage obligé vers la survie des organisations ?

Les motivations profondes des entreprises face au Covid 19

La question est volontairement marquée du sceau du doute mais elle n’en est pas moins le reflet d’un immense espoir. Jamais depuis des décennies, le monde n’a connu un tel élan enthousiaste. 
Le bénévolat, à l’agonie pendant des années par le rythme effréné de nos vies, connaît un boom pour apporter de l’aide. 36 000 inscrits pour la réserve sanitaire alors que le risque de contagion peut effrayer, 50 000 pour l'agriculture un jour seulement après l’appel du ministre Didier Guillaume, les collectes de sang restent à un niveau très bon malgré les restrictions de déplacements.. Au-delà des entreprises, chacun veut apporter sa pierre à l’édifice.

Comparatif de concentrations moyennes en CO2 en France ©KNMI/ESA

Et quand la pollution reflue, la culture afflue. Les oiseaux se font entendre en ville ou la LPO (ligue de protection des oiseaux) propose de participer à des comptages, les eaux de Venise redeviennent limpides et les émissions de CO² baissent dans toutes les grandes villes. A l’arrêt, les grandes institutions musicales internationales jouent la carte du numérique en proposant de nombreux concerts et opéras gratuits, autant d’évasions possibles pour les oreilles confinées des mélomanes.

On observe un retour au patriotisme, l’envie de sauver des vies, de se rendre utiles, d’être solidaire avec ceux qui souffrent, avec nos voisins. Applaudir les soldats de la santé tous les jours à 20h pour montrer notre solidarité. Autant de marqueurs forts de ce qui permet le bien vivre ensemble, et pas à côté les uns des autres. Le retour à l’idée première de société qui semblait quelque peu se perdre depuis des années.

Alors bien sûr, certaines mauvaises habitudes reprendront fatalement le dessus, nos entreprises feront de nouveaux des choix guidées par des logiques de réduction de coûts à tout prix, nos comportements ne seront pas toujours aussi irréprochables et nos volontés parfois un peu moins vives dans l’adversité mais tout de même. N’y voir que de l’opportunisme et une communication de crise qu’Anne Méaux n’aurait pas reniée serait très réducteur. Chez Nestore en tout cas, on fait le pari de l’optimisme et on salue, on applaudit des deux mains, on crie nos encouragements.

Notre conviction : plus qu’un réflexe de survie, un élan de transformation qui laissera des traces indélébiles

 La première préoccupation sera de sortir de la crise économique qui s’annonce. Elle sera longue et violente et les entreprises comme les Etats chercheront à en sortir aussi indemnes que possible. Mais il faudra mettre à profit cette reconstruction pour repenser notre modèle et notre société. La première annonce du président Macron allait d’ailleurs dans ce sens, la nécessité de penser local autant que possible. C’est une mission qu’entreprises et consommateurs devront accepter.

Si les premières initiatives significatives viennent des entreprises, nous ne devons pas être en reste. Mettons à profit ces temps longs qui nous sont imposés et qui sont étrangers de nos quotidiens trépidants, pour repenser notre manière de vivre, nos priorités. Faisons de ce que nous vivons aujourd’hui comme des contraintes, un équilibre plus sain pour nous et pour le monde. Car finalement, ces contraintes ; le vivre local, moins de voyages, moins de consommation, de transports, reconnecter la ville et ses habitants, laisser la nature reprendre ses droits, retrouver ses proches et passer du temps avec eux, s’inquiéter ensemble et pour le pays ; n’est-ce pas ce que l’on sait et que l’on prône sans vraiment s’y atteler depuis des années ?

La seconde marche sera une réflexion à l’échelle européenne. La situation ubuesque des annonces de confinement suivant les revendications de meilleur système de santé mondial, ne sont que l’écho d’un marché unique ou chacun ne prêche que pour sa paroisse. Un fédéralisme est utopique mais une gouvernance réelle est nécessaire pour ne pas reproduire les erreurs manifestes de la gestion du Covid 19.

Enfin, le rôle des institutions mondiales est à questionner. La perspective d’un Covid 21, 22 ou d’un SRAS plus agressif encore, n’est pas probable. Elle est désormais certaine et la question n’est plus si mais quand. Il faudra une réponse mondiale parce que les échanges sont mondiaux et qu’un virus né sur un marché chinois a, en quelques semaines, changé la face du monde, contaminé les grands de ce monde comme des agriculteurs de l’Oise, des pêcheurs islandais ou des cowboys de l’Iowa. Le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté aux abords de la France, pas plus que les virus ne connaîtront plus jamais de frontière.

Plein d'espoir pour le post-covid

La crise du Covid-19 a montré que tous les acteurs pouvaient se mobiliser. Pour la première fois, un élan de solidarité a traversé les pays, a uni les peuples, a remis des métiers mal considérés sur le devant de la scène et de nos quotidiens. Il reste pourtant encore beaucoup à faire pour que ces initiatives deviennent des impondérables. 

L’homme est passé dans un mode veille, un mode plus créatif et bienveillant, moins routinier. De ce mode, de cette crise si terrible, peut naître un formidable espoir, un espoir d’un monde nouveau.

Guide à télécharger

Sources :

AltaviaWatch

Novethic

Le Monde

3D Natives

FashionNetwork

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